Il en venait toujours de nouveaux, par trains
entiers. En plus, et de toute façon,
ils étaient recyclés… en engrais si utiles
pour la fertilisation des cultures.
On a peine à croire pareille démence à
l'échelle d'un pays, d'un peuple, d'un
continent, d'une civilisation…
On a tellement peine à croire que ce fut
possible qu'on tente d'en effacer la
mémoire, qu'on tente de se distraire,
de généraliser, de banaliser et dès lors,
d'éviter d'en parler, de passer vite, vite
sur les détails.
Mais voilà, ces détails ne se laissent pas
oublier, ces détails – du moins ceux qui
ont survécu, entendent bien laisser des
traces indélébiles dans la mémoire
des hommes.