A la rencontre de Matthieu Bruyndonckx
Posté le 18/05/2020 • Catégorie : A la rencontre des auteursMatthieu Bruyndonckx, vous êtes l'auteur du livre La dernière révolution - Carnet de route des aventuriers publié avec Le Livre en papier.
Pouvez-vous vous présenter en quelques lignes ?
Matthieu, 39 ans, époux comblé, et heureux papa d’une petite fille de 15 mois.
J’ai eu un parcours à double sens, si je puis dire. Une première étape m’a emmené sur les bancs de l’université pour y étudier (c’est un bien grand mot !) les sciences politiques. J’ai donc pu, grâce à ce papier magique qu’on appelle un diplôme, exercer de vrais jobs, avec un vrai bureau, des vrais collègues, un vrai patron et tout et tout. Et même un vrai salaire ! En parallèle, j’ai développé mes activités artistiques, surtout dans la musique et puis dans l’écriture. J’ai obtenu le statut d’artiste en 2012, et j’ai donc la chance depuis lors de ne plus faire « un vrai métier », comme on l’entend souvent. Comme occupation principale, je suis actuellement engagé comme organiste en paroisse. Ce que j’apprécie beaucoup. Mon bureau est une collégiale, mes collègues sont disséminés partout dans le monde, et mon boss est Dieu lui-même. Que demander de plus ? C’est du pain béni !
Quand avez-vous commencé à écrire ?
Bien que j’aie toujours eu des grandes facilités à manier les mots, je n’ai pas compris très tôt que je pouvais m’y adonner complètement et en faire une passion quotidienne. J’ai commencé à composer des poèmes destinés à être mis en musique il y a une quinzaine d’années, vers mes 25 ans. J’ai ainsi écrit une cinquantaine de textes de chanson. Ma première tentative de rédaction d’un pamphlet plus abouti date de 2014, cela s’appelait « Le désespoir n’est pas permis ». Par ailleurs, j’ai eu l’occasion d’écrire des spectacles musico-théâtraux pour les soirées de gala de mon orchestre, et de les mettre en scène. Ça, j’ai toujours adoré : imaginer des petits bouts de sketches pour faire marrer les gens, à la manière d’une revue ou d’un cabaret. Les arts de la scène m’intéressent beaucoup, bien que je ne m’y sois frotté que très peu.
Quelle étape vous a paru la plus facile et celle qui vous a paru la plus difficile lors de l’écriture de votre livre ?
L’étape la plus facile : me promener dans les bois, et laisser divaguer mon esprit. Ensuite, rentrer chez moi, et noter tout ce qu’il m’est passé par la tête, que ce soit des idées sur la forme ou sur le contenu. Rêver, imaginer, échafauder, déconner, se perdre dans des raisonnements infinis, ça ce n’est vraiment pas compliqué.
Dès lors, ce qui fut le plus difficile : trier 150 pages de prise de notes sans queue ni tête pour y dénicher un fil rouge, mettre de l’ordre dans le développement, construire des personnages, etc. J’ai passé plusieurs mois à empiler des petits tas de feuilles à gauche et à droite, à découper (avec des ciseaux) des bouts de paragraphe, des phrases, même de simples mots, parce que je les trouvais jolis, ou parce que je les avais carrément inventés. Imaginez le bazar dans ma maison. Des papiers partout, partout, absolument partout. Surtout, ne rien égarer ! Heureusement, à ce moment-là, je vivais tout seul.
Aimez-vous lire ? Beaucoup de gens croient qu’il faut beaucoup lire pour écrire. Qu’en pensez-vous ?
J’aime lire, mais je ne lis pas beaucoup. Par paresse, finalement. Car, à chaque fois, que je me plonge dans un livre, je m’y plais énormément et cela m’apporte un bonheur véritable. Et aussi une immense admiration pour ces auteurs qui parviennent à faire des miracles époustouflants au moyen de quelques pages bien torchées : nous emmener loin en nous-mêmes.
Oui, je suis convaincu qu’on améliore franchement sa qualité d’écriture en lisant davantage. Du coup, je devrais peut-être m’y mettre sérieusement… ?
Combien de temps avez-vous laissé murir votre projet et quel a été l’élément déclencheur qui vous a poussé à prendre la plume pour l’écrire ?
Renaud disait que pour écrire une chanson il lui fallait deux ans et cinq minutes ! Deux ans pour murir une idée et la laisser traîner dans tous les recoins de son cerveau, de son cœur, de son âme pour qu’elle y drague son essence intime. Et puis quelques minutes pour laisser couler quelques mots sur une feuille blanche. Pour ce livre, je pourrais dire qu’il m’aura fallu 35 ans et 365 jours.
En effet, en 2015, j’ai décidé de tenir un carnet journalier pendant une année entière, et d’y compiler quotidiennement l’une ou l’autre idée, histoire de ma familiariser avec un exercice soutenu d’écriture, d’apprivoiser mon propre style, et aussi de faire émerger une réflexion approfondie. Ce document est titré « Carnet de route d’un aventurier qui voulait changer le monde mais ne savait pas par où commencer ». J’ai d’ailleurs conservé, pour la version finale de mon livre, la forme d’un carnet de route, rédigé par le narrateur, Victor, qui embarque ses amis dans une retraite philosophique pour devenir… des Aventuriers.
En tout, il se sera écoulé six années entre les premiers essais de rédaction et la parution de « La Dernière Révolution ».
Avez-vous d’autres projets de livre(s) en cours (suite, nouvelle saga, etc.) ?
Oui, j’ai en tête d’écrire un jour une sorte de suite à ce livre-ci. Disons que je reprendrais les mêmes personnages pour voir où ils en sont dans leur réflexion sur ce monde en perpétuelle transformation. Cela vaut avant tout pour moi-même, mon regard ayant déjà changé, mon attitude aussi. J’imagine explorer avec ma bande d’Aventuriers une question que j’ai largement laissée de côté : celle de la spiritualité. Si le thème central de « La Dernière Révolution » était l’espoir, celui du prochain pourrait être la foi. Je voudrais voir mes personnages s’asseoir et méditer. C’est un sujet qui me botte énormément.
Sinon, j’ai aussi entamé l’écriture d’un livre plus amusant, poétique, un brin farfelu. J’y raconte comment je vois la vie en couleur grâce à la synesthésie, qui est cette faculté de « décoder » les lettres, les chiffres et autres graphèmes en couleur (par exemple : le A est rouge, le O est vert, etc…). Les jours de la semaine et les mois de l’année ont chacun leur propre couleur, et même une certaine « personnalité ». Je ressens ainsi toutes ces choses qui sont très stimulantes pour un auteur, qui atténuent considérablement la frontière entre perceptions réelles et imagination. J’invite le lecteur à franchir avec moi cette ligne de démarcation illusoire, et à prendre conscience de notre propre capacité imaginative, qui est sans limite.
J’aimerais aussi un jour écrire des contes pour enfants, une pièce de théâtre, une méthode originale d’apprentissage du piano… On verra ce que l’avenir me réserve.
Comment faites-vous votre promotion ? (Réseaux sociaux, presse, salons et foires du livre, démarchage dans les points de vente, etc.)
J’ai d’abord pris le temps de faire le tour de mon « premier cercle », famille, amis, voisins, relations professionnelles, etc. Via courriers électroniques, les réseaux sociaux, bien sûr, mais principalement en contacts directs. Rien de tel que de se croiser en vrai dans la vraie vie ! Et en tant que musicien, j’ai de très nombreux contacts qui ont été ravis d’apprendre mes nouvelles amours avec les lettres. Le sujet du livre (en très résumé : notre monde en transition) étant très actuel, cela a permis de déborder largement au-delà. Les amis des amis s’y sont intéressés et j’ai pu ainsi toucher pas mal de monde.
J’ai eu la chance également d’avoir quelques bons retours suite à un communiqué de presse que j’ai crânement envoyé à d’innombrables contacts médiatiques, surtout régionaux.
Et puis, effectivement, j’ai entamé une vraie démarche de présentation lors d’événements littéraires, mais pas uniquement. Malheureusement, la pandémie coronaviresque est passée par là et a forcé l’annulation de nombreuses manifestations auxquelles je devais participer : soirées de présentation, rencontres en bibliothèques, salon de la transition, foires du livre, etc. Espérons que ce ne soit que partie remise, car l’agenda se remplissait plutôt bien.
Quels conseils ou astuces donneriez-vous à un auteur qui souhaite publier un livre ?
« Tu veux écrire ? Et ben, écris ! »
Pour le reste, je ne me permettrais pas de donner un quelconque conseil vu mon inexpérience. Mais, comme le dit Paramhansa Yogananda : « the stronger the will, the stronger the flow of energy ».
Comment avez-vous découvert Le Livre en papier ?
Par hasard, en collectant des infos sur l’auto-édition. J’ai été surpris de découvrir un tel service offert aux auteurs. J’ai immédiatement poussé un peu plus mes investigations, pour confirmer mes premières bonnes impressions : oui, c’est ouvert à tous, non, ça ne coûte rien !
Pourquoi avoir choisi l’auto-édition avec Le Livre en papier ?
En toute honnêteté, parce que ma recherche d’une maison d’édition qui me publierait s’est révélée infructueuse… et m’a coûté un bon 500€ en impression et envoi de manuscrits, notes de lecture, etc. J’ai dit : basta ! Je me souviens des expériences passées lorsque mon groupe voulait sortir un album et se faire produire par des maisons de disque. C’était se battre contre des moulins à vent, mendier des miettes auprès de gens qui n’ont pas les mêmes priorités que vous.
Je dois dire tout de même que, pour le milieu de l’édition, mon impression fut fort différente que dans le milieu musical. J’ai ressenti beaucoup de respect et de considération, de la part de personnes souvent passionnés qui prenaient le temps de vous lire, et de vous répondre. Mais voilà ! Vu que les réponses furent largement négatives, pour des raisons souvent objectives et irréfutables, j’ai décidé de changer d’orientation. Et je ne le regrette absolument pas. Dans mon cas, le deal était parfait.
Comment décririez-vous cette expérience ?
Extrêmement simple : tout se passe via la plateforme en ligne, il suffit de réaliser une bonne mise en page en suivant les consignes, et de produire une jolie couverture avec l’aide d’un ami graphiste (merci Simon Piraux J).
Le produit fini est d’excellente qualité, et le suivi des commandes est parfait. Les rares fois où j’ai eu l’occasion d’échanger directement avec l’équipe du Livre en papier, j’ai été enchanté de la bienveillance de mon interlocuteur. Je me suis senti accueilli, épaulé, guidé dans mes démarches, bénéficiant de conseils judicieux.
Enfin, l’opération est assez profitable sur un plan financier. J’ai de sérieux doute sur la rentabilité que j’aurais pu espérer en passant par une maison d’édition, pour un tirage si limité.
En conclusion, je suis ravi de cette collaboration et très enthousiaste sur la qualité du service proposé à des auteurs qui ne seraient autrement jamais publiés, à moins d’investir des sommes que bien souvent nous n’avons pas.
Si c’était à refaire, que changeriez-vous ?
Je relirais une fois de plus mon document pour corriger la dizaine de coquilles que j’ai retrouvées dans les livres imprimés !!
Recherches connexes : Matthieu Bruyndonckx, publier livre, ecrire un livre