A la rencontre de Nilay Inmeler
Posté le 06/08/2020 • Catégorie : A la rencontre des auteursNilay Inmeler, vous êtes l'auteur du livre T'as un bug ? Appuie sur reset publié avec Le Livre en papier.
Pouvez-vous vous présenter en quelques lignes ?
Je suis Nilay, je suis née en 1980 et dans la vraie vie de tous les jours, j’écris, Mais ma carrière professionnelle n’a pas commencé comme cela, je suis ingénieure en chimie à la base. Suite à un violent burn-out en 2014, j’ai décidé de réinventer ma vie et j’ai entamé un processus de reconversion professionnelle… et contre toute attente, mon amour pour l’écriture a émergé. Suite à cela, j’ai créé un blog Elles ont osé entreprendre ! qui veut encourager les femmes, à travers des articles, à se reconvertir et tenter l’expérience entrepreneuriale. Depuis, j’exerce en tant que copywriter et créatrice de contenus rédactionnels. Mais ma reconversion est loin d’être terminée. Ma seule certitude : l’écriture m’accompagnera dans ce voyage.
Quand avez-vous commencé à écrire ?
J’ai commencé à écrire lorsque mon parcours scolaire a débuté. Dès mon plus jeune âge, je me suis sentie à l’aise avec l’écriture et les dissertations ou rédactions ne m’apparaissaient pas comme une corvée. D’ailleurs mes amis me demandaient souvent de leur filer un coup de main ou de plume pour terminer les leurs. Pourtant, même si j’avais une appétence naturelle pour le domaine littéraire, j’ai choisi d’étudier les sciences. Lors de ma carrière en tant qu’ingénieure, j’ai continué à écrire : soit des rapports scientifiques pour le travail soit pour aider un proche à finaliser une lettre de motivation. Je me suis sérieusement mise à l’écriture en 2017 lors de l’écriture de mon témoignage et de la création de mon blog par la suite.
Quelle étape vous a paru la plus facile et celle qui vous a paru la plus difficile lors de l’écriture de votre livre ?
Aussi surprenant que cela puisse paraître, la phase de pure rédaction/d’écriture a été un véritable plaisir. Je ne l’ai pas vécue comme une tâche ingrate. Par contre, il faut savoir que l’acte d’écriture est un plaisir solitaire… Un grand nombre de mes week-ends et de mes soirées ont été consacrés à l’écriture de mon livre, mais je ne regrette absolument pas ce sacrifice. Et concernant le syndrome tant redouté de la page blanche, je n’y ai pas été confrontée, car j’ai trouvé une parade. J’écrivais à l’instinct et non suivant le plan déterminé. Si par exemple je me sentais plus inspirée pour écrire le chapitre 5 alors que je n’avais pas encore écrit le 3, je m’y autorisais à le faire.
Pour moi ce sont les étapes suivantes qui ont été plus compliquées. Le retravail du manuscrit n’est pas facile. Il faut prendre en compte les remarques des bêta-lecteurs, mais dans le même temps, vous êtes le seul à trancher, à décider quelles parties du texte ou quelles nuances vous allez retravailler. Cependant, c’est vraiment une étape cruciale à ne pas négliger, votre texte gagne en qualité ! Ensuite, il faut savoir s’entourer de partenaires de confiance pour la correction, la mise en page, la couverture… et cela revient à gérer un projet dans son entièreté. Qui dit « gestion de projet » dit forcément « imprévus en cours de route ». Il faut alors s’armer de patience et faire preuve de recul.
Aimez-vous lire ? Beaucoup de gens croient qu’il faut beaucoup lire pour écrire. Qu’en pensez-vous ?
J’ai toujours aimé lire. Je lis depuis que je suis toute petite en fait. Par contre, lors de ma première vie professionnelle, je lisais de moins en moins, j’étais complètement happée par les turbulences de mon quotidien. Mais en effet, je pense que lire peut vous aider à développer et aiguiser votre plume. Il ne faut pas hésiter à se nourrir de différents types de littérature. Dans le tas, il y aura toujours quelques écrivains qui se démarqueront, qui nous toucheront et auxquels on s’identifiera pour leur style. Il faut les trouver pour s’en inspirer sans chercher à les imiter. L’écriture est comme un muscle, plus on écrit, plus on a des automatismes et plus notre écriture se renforce et devient fluide. Par contre, ce n’est pas parce qu’on lit très peu qu’on ne peut pas écrire. Tout dépend de l’envie et du temps qu’on est prêt à y consacrer. De toute façon, la plupart des auteurs trouvent toujours leurs premiers écrits peu qualitatifs, mais qu’importe, ils ont osé se lancer et à la longue se sont améliorés et ont trouvé leur propre style. Récemment, une citation de Colette m’a interpellée : « Il faut avec les mots de tout le monde écrire comme personne. » J’ai trouvé ce conseil très juste. En fait, je pense que c’est la clé pour écrire.
Combien de temps avez-vous laissé murir votre projet et quel a été l’élément déclencheur qui vous a poussé à prendre la plume pour l’écrire ?
À mes 17 ans, je rêvais qu’un jour j’écrirais un livre. Pourtant, à l’époque — et je dirais même jusqu’en 2017 — cela représentait à mes yeux un fantasme inatteignable. J’étais convaincue par une série de fausses croyances : il fallait avoir fait des études littéraires ou avoir un oncle travaillant dans une maison d’édition. C’est lors de ma reconstruction post burn-out que le déclic a eu lieu, je suivais une thérapie par hypnose. À la fin de ces séances, l’envie d’écrire un livre a refait surface et qui plus est, elle voulait raconter cette douloureuse période de ma vie. Je n’ai pas cherché à la repousser et me suis d’emblée mise au travail.
Avez-vous d’autres projets de livre(s) en cours (suite, nouvelle saga, etc.) ?
Oui, j’ai déjà une idée pour un second livre. Ce sera un recueil de nouvelles dans lequel j’ai envie de mettre les bruxellois.e.s et Bruxelles à l’honneur (ma ville de cœur). Mais je ne me presse pas d’entamer ce projet, je dois encore accompagner T’as un bug ? Appuie sur reset dans la phase de promotion
Comment faites-vous votre promotion ? (Réseaux sociaux, presse, salons et foires du livre, démarchage dans les points de vente, etc.)
J’ai commencé à parler de mon livre un an avant sa sortie ! En parallèle du blog, j’avais créé une newsletter spéciale Les coulisses du livre. Une fois par mois, j’envoyais à mes abonnés un épisode sur la création du livre. Le but était d’abord de rompre ma solitude d’auteure et partager mes moments de joie ou de doutes, mais surtout de démystifier la création d’un livre. Chaque épisode de la newsletter racontait une étape du livre. Certaines de ces anecdotes étaient également relayées sur mes réseaux sociaux. D’emblée, j’ai impliqué « mes followers » dans cette aventure. Par exemple, pour le titre, je leur ai demandé leurs avis par un sondage et lorsque la couverture était finalisée, je la leur avais dévoilée en avant-première. Et ça marche, puisque j’ai atteint et intéressé des gens que je ne connaissais absolument pas.
Maintenant que le livre est là, je vais le médiatiser. Je travaille sur l’écriture du communiqué de presse et je l’enverrai à divers médias (journaux, radios, magazines, télé…). Peut-être me ferai-je accompagnée par une attachée de presse pour cela… Et je compte également demander à certaines librairies si elles seraient intéressées d’accueillir mon livre sur leurs rayons. Je sais que les librairies sont souvent frileuses avec les livres autoédités, mais je vais tenter ma chance.
Parallèlement à tout cela, je souhaitais organiser une rencontre avec les lecteurs, mais en cette période de Covid, c’est compliqué… mais ce ne sera que partie remise.
Quels conseils ou astuces donneriez-vous à un auteur qui souhaite publier un livre ?
Les auteurs d’aujourd’hui ont beaucoup de chance, ils ne sont plus obligés de passer par la voie classique d’une maison d’édition. Ils peuvent devenir leur propre éditeur. Il existe différentes plateformes pour l’autoédition et l’impression à la demande tel que le pratique Le livre en papier est vraiment un bon plan ! De plus, l’écriture n’est plus réservée à une élite. Tout le monde peut écrire. Et s’ils ont besoin d’aide pour les différentes phases de leur projet, ils peuvent se faire épauler par un coach d’auteur. C’est très facile d’en trouver sur la toile ou sur LinkedIn. Et des sérieux, qui plus est !
Comment avez-vous découvert Le Livre en papier ?
J’avais participé à un atelier animé par Laurence Ortegat, coach d’auteur sur « Choisir entre édition et autoédition », c’est là que j’ai entendu parler la toute première fois du Livre en papier. De plus, pour son propre livre, elle avait fait appel à vous. Cette référence m’a mise en confiance.
Pourquoi avoir choisi l’auto-édition avec Le Livre en papier ?
J’ai choisi l’autoédition, car je n’avais pas la patience de trimballer mon manuscrit d’éditeur en éditeur pour leur entendre dire, six mois plus tard, que mon histoire ne les intéressait pas. Avec l’autoédition, on est son propre patron, le chef de son projet, c’est très stimulant et surtout, on jouit de cette liberté de travailler avec des partenaires qu’on a choisis.
Et concernant Le livre en papier, je vous ai choisi, car vous êtes une imprimerie belge et je voulais vraiment privilégier ce « made in Belgium » dans mon projet. En plus, j’étais déjà tombée sur des livres que vous aviez imprimés et j’avais été convaincue par leur qualité.
Comment décririez-vous cette expérience ?
Écrire un livre est une aventure incroyable. Lorsqu’à la fin du processus, on reçoit son livre, qu’on le tient en main, on ressent un sentiment d’accomplissement. On se dit : « J’ai été capable d’écrire un livre ! »
Si c’était à refaire, que changeriez-vous ?
Pour m’entourer des différents prestataires (graphistes, correctrice…), j’ai financé le projet sur fonds propres. Avec le recul, j’aurais pu le financer par une campagne de crowdfunding. Sinon, pour le reste, j’ai eu raison d’écouter ma voix intérieure qui m’a murmuré un jour d’avril 2017 : « Maintenant, tu vas oser réaliser ce vieux rêve, tu vas écrire un livre. »
Recherches connexes : Nilay Inmeler, publier livre, ecrire un livre