Le Livre en papier • Manuella Wegener

Enfant, j’ai toujours rêvé d’écrire des histoires. Les adultes ne se rendent pas toujours compte que certains mots ont des effets néfastes sur la vie adulte de l’enfant. J’ai grandi au sein d’une famille comme langue parlée : la langue allemande, le patois de la région de la Calamine et bien entendu la langue française. En mélangeant ces trois langues dans un bol, ma voix obtenait un accent particulier. Je n’aimais pas ma voix. Enfant, je me sentais déjà différente. La vision que j’avais de la vie était à l’opposé de ce qu’était la vision du monde de l’époque. Je me posais beaucoup de question sur la vie ; comment une personne peut-elle faire une bonne action et simultanément faire une mauvaise action. Je ne vais pas m’attarder sur ce sujet. C’était seulement pour avoir une petite image, de la petite fille que j’étais et que je le suis encore un peu aujourd’hui. Alors, oui, ma voix représentait un autre détail de ma différence. Le problème orthographique s’est également produit en moi ; surtout dans la syntaxe. Les adultes répétaient incessamment pour écrire un roman, il faut connaître sur le bout des doigts l’orthographe. Et je suis devenue mon pire ennemi ; en me disant : « Qu’est-ce que tu crois Manuella ? Tu fais tellement de fautes d’orthographe. Tu penses vraiment qu’un jour, tu écriras un roman ! Ne sois pas aussi naïve ! » Parler à moi-même de façon si dure, je crée encore plus de fautes d’orthographe en moi. Grâce à la magie de l’univers, j’ai rencontré de bonnes personnes, au bon moment de ma vie. Elles m’ont aidée à reconnaître mon potentiel en moi… avoir confiance en moi et à m’aimer comme je suis.