Le Livre en papier • L'inconnu du chalet de Henry & Annick Botte

Nick avait été absent du chalet pendant une heure et demie au grand maximum. Il n’avait croisé personne ni dans le village, hormis l’un ou l’autre client du cru dans les magasins et à la poste, ni entre le village et le chalet. Pourtant, quelque chose l’intrigua dès qu’il entrevit de loin l’entrée de l’habitation : la porte était entrebâillée. Il se rappelait bien n’avoir pas fermé à clé en partant, ce n’était pas nécessaire dans un environnement aussi paisible, où l’insécurité en journée ne constituait certainement pas une préoccupation dominante pour les habitants, mais il ne serait jamais parti en laissant une porte ouverte, surtout par crainte que l’une ou l’autre bestiole de petite ou grande taille ne s’y introduise subrepticement.

Enfin arrivé, et légèrement inquiet, il poussa la lourde porte jusqu’à ce qu’elle fût grand ouverte et demanda bien fort : « Il y a quelqu’un ? » Son appel resta sans réponse, même après l’avoir répété plusieurs fois. C’était un mystère. Prudent, Nick déposa son sac à dos dans le petit hall d’entrée sans prendre le temps de ranger les denrées périssables au frigo. Il voulait en avoir le cœur net et recommença, comme il le fit le matin déjà, un tour du propriétaire. Ce qu’il découvrit dans la salle de séjour n’allait pas permettre de lever le mystère mais, bien au contraire, allait l’aggraver de manière totalement inattendue.

Là, en plein milieu de la pièce, était étendu un corps, à première vue un homme, inerte, étendu sur le ventre. Rien dans la pièce n’avait été dérangé, ni changé de place. Aucun désordre apparent qui aurait pu indiquer qu’il y eût violence, sauf que l’homme était tout de même tombé et ne bougeait plus. Nick s’approcha prudemment et dit tout doucement : « Monsieur ? Monsieur ? Vous m’entendez ? » Mais l’homme ne répondait pas. Nick s’approcha encore plus et, comme il l’avait appris en regardant sur le petit écran de nombreuses séries policières made in USA, il tenta de savoir s’il respirait encore et si son pouls battait. Non, il ne décela rien qui pût laisser croire qu’il vivait encore…