Le Livre en papier • Amos de Patrick ANDRE

Souvenir
Je me souviens du temps, pas si lointain, de nos retours de plage. Sur le chemin des Saintes-Maries-de-la-Mer ou de Port-Saint-Louis-du-Rhône, nous passions par Arles. Là dans un parc public verdoyant, il y avait un banc et surtout un marchand de glaces. En fait tout ce qu’il fallait pour une halte gourmande. C’était, notre pause crème glacée. Impossible d’y déroger, le magnum dégainé, nous étions sous son emprise.

Aujourd’hui, nous n’allons presque plus à la plage, plus de pause gourmande non plus. Mais je garde en moi ce souvenir comme un bijou. J’ai voulu revoir ce lieu, j’ai donc demandé à mon google préféré de me montrer une photo de ce parc. Parmi les dizaines proposées, j’ai découvert des photos de tableaux d’un de mes peintres favoris, Vincent Van gogh. Celui-ci, dans sa période d’Arles en 1888, a peint plusieurs œuvres ayant pour thème ce lieu. Voilà qui est intéressent ! Je m’arrête devant une photo, en cliquant j’entre dans le site qui propose cette photo. J’apprends que ce tableau a été détruit pendant la Seconde Guerre mondiale car classé par les nazis dans la catégorie ART dégénéré et qu’il ne subsiste, à ce jour, qu’un seul cliché en noir et blanc. Il ne m’en faut pas plus pour exciter ma curiosité. J’entre en recherche, et pendant des jours, je consulte ma documentation sur Vincent.

Connaissant bien l’œuvre de Van Gogh, son style et les couleurs qu’il employait à l’époque d’Arles, je décide de faire une copie à partir de la photo. Quelques semaines plus tard, le tableau est fait. Évidemment, il n’a pas la classe d’un vrai Van Gogh, mais je suis assez fier de dire que je possède un tableau unique. Quand je regarde le résultat, je me remémore nos parenthèses sucrées. Mais ce n’est pas tout, j’ai trouvé aussi, grâce à cette histoire la base d’un deuxième roman. Le récit est là dans ma boîte crânienne, il ne reste plus qu’à l’écrire. Le tableau ressuscité en sera l’élément principal, mais le contexte sera différent, il n’y sera pas question de glaces, d’Arles ou de bains de mer.