Burlesque, surréaliste, romantique, pessimiste, Penknife 2 est presque une leçon de dialectique hégélienne : si pour Marx l'histoire se répète deux fois, en passant de la tragédie à la farce, Penknife 2 paraîtra comme le double inversé de Penknife 1. Mais le deuxième volet des aventures de Noël ne reprend pas exactement là où s'arrêtait le premier, comme pour signaler un faux mouvement ou une rupture de la dialectique : l'auteur fait-il subir une contorsion à celle-ci... ou bien, plutôt que chez Hegel, Feuerbach ou Stirner, faut-il aller voir du côté de l'Eternel Retour (Schopenhauer ou Nietzsche?) ? Sans doute un peu des deux : la mort des dieux, la mort de Dieu, voilà qui n'est pas sans évoquer tout un pan de la philosophie du dix-neuvième siècle. Mais en y réfléchissant de plus près, la figure la mieux appropriée ne serait-elle pas celle de la spirale... de la spirale infernale, même. Car ce n'est pas que tout s'arrête pour recommencer ou pour repartir dans l'autre sens, c'est surtout que ça va de mal en pis : les dieux n'étaient pas tendres avec les hommes, les hommes pourraient être bien pires encore. Depuis la mort du Nain et de l'Enfant de la Révélation, l'Inconnu a perdu le goût de vivre et ne compte pas laisser Noël s'en tirer à si bon compte : quels que soient les moyens utilisés, l'Inconnu veut faire payer à Noël sa soif de liberté. Malgré ses moments de grandes légèretés, Penknife 2 est bien plus subtil qu'il n'y paraît : à l'hermétisme forcé de Penknife 1, qui empruntait souvent des culs-de-sac, on pourrait peut-être préférer le symbolisme enjoué et ludique de Penknife 2.
Auteur : |
Michaël Hagelstein |
Catégorie : |
Romans & Essais - Fantastique |
Format : |
Poche+ (11 x 21 cm) |
Nombre de pages : |
237 |
Couverture : |
Souple |
Reliure : |
Dos carré collé |
Finition : |
Brillant |
ISBN : |
978-2-8083-0918-9 |