Le nom de RUSSEIGNIES (ROZENAKEN en flamand) proviendrait du mot « Rocenaka », qui signifierait « propriété de Rotsen ». Il s’agit d’une localité essentiellement à vocation agricole qui s’étend sur 525 hectares et comptent un peu plus de 500 habitants (691 en 1895)… parfois désignés avec un brin d’humour sous le sobriquet de « Totos » ou « Innochins » (simplets).
Autrefois situé en Flandre, le village de Russeignies est rattaché à la Wallonie en 1963 (tout comme Amougies et Orroir).
Les rues qui séparent Renaix et Russeignies, sont très rectilignes : ce sont d’anciennes voies romaines reliant le port de l’Escaut à Reims et Blicquy.
A mi-chemin entre cette route et l’église, on a découvert les traces d’une importante villa romaine du 1e siècle. Au sommet de l’Enclus, à hauteur du lieu-dit « la Mine de fer », on a mis à jour des tombes gallo-romaines contenant des céramiques en guise d’offrande.
C’est aussi près de « la Mine de fer », au château de Calmont, que les Allemands aménagèrent en 1944 le seul entrepôt belge pour des bombes volantes de type V1. A la Libération, ils firent exploser l’ensemble, avant l’arrivée des Alliés.
Russeignies, englobée dans les possessions d’une abbaye proche d’Aix-la-Chapelle, fut vendue à Guy de Dampierre à la fin du 13e siècle. Elle ne formait qu’une seule seigneurie avec Amougies. Ces deux villages ont donc eu la même histoire.
Le Chapitre de Renaix était le propriétaire de « la Cense de Wadimont », dite « ferme Saint-Hermès ».
A l’issue des procès en sorcellerie ouverts à l’encontre d’habitantes du village entre 1596 et 1680, une « sorcière » fut brûlée vive en 1656. Le sujet a été étudié avec brio par Jean-Marie Vlieghe (1938-2008), originaire de Russeignies , dans son ouvrage intitulé « Sorcières en Amougies-Russeignies au XVIIe siècle » .
Russeignies a vu naître des personnages au parcours remarquable : Louis Joseph Opsomer, né en 1737, devint général de la Révolution française ; Aimable Meuris, né en 1760, permit, à la tête de ses Sans-Culottes en 1793, de sauver Nantes des Royalistes … et par voie de conséquence, la France, selon les dires de Napoléon lui-même ; Pierre-Joseph Vallez, né en 1811, ophtalmologue, écrivit un traité de chirurgie oculaire (1858) qui lui valut une décoration du Tsar de Russie ; Henri-Joseph Depelchin, né en 1822, jésuite, atteignit le Zambèze et fut le premier à franchir les chutes Victoria en 1881 ; Théophile Meerschaert, né en 1847, fut le premier évêque des Territoires Indiens (Oklahoma) en 1891.
La première église de Russeignies date du 11e-12e siècle. L’église Saint-Amand a été reconstruite en 1782 sur les soubassements encore visibles de l’ancien édifice. Une belle pierre funéraire, fort endommagée, encastrée à gauche du porche, est datée de 1575, époque des troubles religieux dans la région.
Elle a fait l’objet d’une remarquable étude par Albert Cambier (1922-2010), conservateur et responsable de la crypte de Renaix, étude parue dans les Annales du Cercle d’histoire de Renaix et reprise ensuite dans un bulletin du Cercle d’histoire locale de Mont-de-l’Enclus.
Vu sa vocation agricole, Russeignies compte de nombreuses fermes dont la plus connue est la « ferme Saint-Hermès », composée d’imposants bâtiments bâtis autour d’une cour en carré : le dimanche de la Trinité, les Renaisiens font le tour de leur ville (le « Fiertel », 32 km) en portant la châsse (la « fierte ») de leur saint patron Hermès. Les pèlerins font un arrêt dans cette ferme autrefois propriété des chanoines de Renaix.
En face de l’église, une autre ferme massive a marqué l’histoire du village : la « Villa » ou « De Kluis », ancienne propriété de l’évêché de Gand qui accueillit après 1903 des colonies scolaires, tout comme un autre bâtiment situé sur la route vers Amougies.
Si la paroisse est dédiée à saint Amand, les habitants de Russeignies vouent un culte tout particulier à saint Donat : au bord du parc communal, la chapelle Saint-Donat a été édifiée suite à une promesse des paroissiens. On y invoque le saint notamment pour se protéger de la foudre.
Auteur : |
Philippe Duponcheel |
Catégorie : |
Histoire |
Format : |
A4 (21 x 29,7 cm) |
Nombre de pages : |
64 |
Couverture : |
Souple |
Reliure : |
Dos carré collé, cousu au fil de lin |
Finition : |
Brillant |
ISBN : |
978-2-8083-1012-3 |