La vie fait parfois ce cadeau, de placer sur notre chemin des êtres que nous n’étions pas nécessairement amenés à rencontrer. Quoique… Plus la route s’allonge derrière moi, plus je me rends compte d’une évidence : si l’intelligence de l’autre m’importe toujours autant, elle n’est plus suffisante. Ce qui relie le plus, c’est la sensibilité, c’est elle qui ouvre la porte des rencontres sincères, promesses de partages et de vrais échanges.
Ma rencontre avec Jean-Louis Van Durme, presque fortuite, donc. Des textes postés sur les réseaux sociaux, quelques lignes poétiques sur lesquelles on se prend à s’attarder... Depuis, j’ai eu entre mes mains presque tous ses recueils et il est devenu un ami, un peu comme si je l’avais toujours connu.
Son écriture, pleine de pudeur et d’émotion contenue. Prose poétique prenant la forme de phrases entrecoupées de longs silences, pensées méditatives, qu’importe le nom à lui donner, c’est de la poésie.
Dans ses écrits, il est question de contrées lointaines, d’infini, de déserts, de départ, de séparation, d’intime. L’auteur donne une pensée aux mers et aux paysages, à des lieux qui lui racontent des souvenirs, son histoire.
Un long monologue, des interrogations, des incompréhensions, des mots qu’inlassablement il s’adresse à lui-même pour s’encourager à vivre, ou plutôt, à Lui, le disparu, dont l’absence est si intensément présente.
« Ce matin je t’ai vu par la fenêtre, / j’en suis certain. /Tu portais cette démarche en arceau qui te va si bien. /Mais la lumière n’y a pas cru. /Et m’a poussé dans ce ciel vide/où j’ai compris que tu n’étais peut-être qu’un nuage. »
Beaucoup de nostalgie, mais finalement peu de regrets ; car la mort, la séparation, l’auteur en fait son deuil, particulièrement dans ce recueil « « L’immensité du mieux », qui semble comme l’aboutissement, le point extrême d’une tension. « Mes gestes commencent alors leur longue habitude », dit-il.
Il ne renonce ni à la vie, ni aux amis, non plus à sa douleur ; il n’essaye même pas d’oublier. Il le sait bien, « La lumière a raison, / le temps est éphémère. »
Simplement, il accepte sa solitude. Accepter n’est pas adhérer, mais c’est une étape nécessaire pour exercer ce qui nous est donné de liberté.
Il ne s’agit nullement de cette solitude qui déprime, assèche ou isole des autres, mais de celle, riche de sentiments, qui se révèle profondément créatrice.
Martine ROUHART
Auteure et Vice-Présidente de l’Association des Ecrivains belges.
Auteur : |
Jean-Louis Van Durme |
Catégorie : |
Poésie |
Format : |
A5 (14,8 x 21 cm) |
Nombre de pages : |
116 |
Couverture : |
Souple |
Reliure : |
Dos carré collé |
Finition : |
Brillant |
ISBN : |
978-2-8083-1175-5 |