Le Livre en papier • Osons la poésie de Maison Culturelle Quaregnon

L’approche de la poésie s’est déroulée à Quaregnon en partant de principes simples. Elle naît du quotidien vécu et se nourrit d’abord de mots ordinaires. Elle existe non pas parce qu’on a de l’inspiration mais parce qu’elle est engendrée par un mot, le premier qu’on écrira sur sa feuille ou son carnet.
Il n’y a donc pas de sujets de prédilection dictés par une loi culturelle ou d’anciennes certitudes scolaires. Ce qui importe est la façon dont se servira des mots. Lorsqu’on les assemble, il convient dans un premier temps de ne pas réfléchir mais de les laisser venir les uns après les autres. Réfléchir c’est prendre le risque d’intellectualiser les émotions, les points de vue, la sensibilité.
Il faut ensuite porter attention sur la musique des mots. Il convient aussi de ne pas craindre des associations inattendues plutôt que se contenter des associations trop évidentes ou trop usées. Mieux vaut de parler de « neige diamant » que de s’extasier sur la « neige blanc manteau ».
Enfin, plutôt qu’aux mots abstraits il est essentiel de donner priorité aux mots concrets plutôt qu’aux concepts abstraits. Au lieu de parler d’amour, de violence, de fraternité, de liberté…, donner la préférence à un geste, une action, un objet, un décor, une odeur, une saveur, un son, une couleur, une forme…
La poésie c’est la liberté. Elle aime aussi bien être libérée qu’être rimée. Sans autre obligation que la sincérité. Et, puisqu’elle se nourrit de mots, beaucoup de textes d’écrivains ont été proposés en découverte car rien n’inspire davantage que la contagion née d’une découverte d’une forme insolite, d’une association imprévue ou insolente, d’une manière d’économiser la langue en élaguant des textes trop chargés , d’une manière aussi parfois de rajouter un adjectif ou un verbe.
Car si la poésie est capable de tout exprimer, son rôle n’est pas de tout expliquer comme dans une recette de cuisine ou un kit de montage de meuble suédois. Elle profite de ses non-dits pour que chaque lecteur parvienne à y retrouver un peu de sa propre existence.