Stijn Streuvels (1871-1969) est issu d’une famille de boulanger installée à Avelgem en 1887. Trois de ses romans concernent directement les villages situés au pied du mont de l’Enclus…
Stijn Streuvels publie ses premiers récits en 1894. Avant la Première Guerre mondiale, le meilleur de son œuvre est composé de romans et de récits, qui peignent de manière réaliste la vie des paysans de la Flandre Occidentale, soumis aux exigences de la terre qu'ils travaillent, tout en y associant les thèmes métaphysiques du destin, du cycle cosmique de la nature, et de la dépendance de l'homme.
« De blijde dag » (Le jour heureux) est paru dans une première version en 1909.
En 1980 une version cinématographique en est tirée (scénario Libera Carlier).
Dans ce roman psychologique, Streuvels laisse éclater sa critique du système éducatif dans les écoles de l'époque : il était convaincu que les enfants sont défigurés par la méfiance, la vision à court terme et le manque de vivacité de leurs professeurs. Il trouve un exemple extrême de ces erreurs dans un orphelinat pour jeunes filles : on peut aisément reconnaître le « Couvent » de Russeignies dans les descriptions précises qu’il en fait. Au cours de l’histoire, l’oncle d’une des petites orphelines vient la chercher pour l’emmener passer « une journée heureuse » … peut-être en haut du mont de l’Enclus. Aucun endroit précis n’est cité. Tout n’est cependant pas tout noir ou tout blanc : l’orphelinat catholique (synonyme de prison étouffante mais aussi d’abri protecteur) et le monde extérieur (synonyme de liberté vivifiante mais aussi de chaos de violence et d’indifférence) sont renvoyés dos à dos …
Après la Première Guerre mondiale, la seconde partie de son œuvre, traite des mutations sociales, économiques ou intellectuelles qui affectent la Flandre, ou de problèmes religieux.
Elle fournit encore deux chefs-d'œuvre relevant de la première source de son inspiration : « Vie et mort dans le séchoir » (Het leven en de dood in den ast - 1926), un récit mystérieux où la description est enrichie de plongées hardies dans l'inconscient et « Le déclin du Waterhoek » (De teleurgang van den Waterhoek - 1927), qui laisse la victoire à la technique, au modernisme et à la jeune génération. L’histoire est basée sur des faits réels qui se sont produits à Avelgem en 1905. Le sujet du roman est le vain combat de quelques habitants de cette localité flamande contre la construction d'un pont sur l’Escaut, le « pont du Waterhoek », entre Avelgem et la limite Orroir-Ruien. Streuvels, qui travaillait à l'époque dans la boulangerie familiale à Avelgem, y ajoute le personnage secondaire de Mira, inspiré par un amour de jeunesse, une jeune fille de vingt ans prénommée Marie. Ce drame paysan, dans une Flandre en pleine transformation, mêle crimes, désirs et amour fou pour une femme indépendante et sensuelle qui brise toutes les conventions sociales.
En 1971 une version cinématographique est tirée du roman ” De teleurgang van de waterhoek” sous le titre “Mira”, un film de Fons Rademakers avec, dans les rôles principaux, Willeke van Ammelrooy en Jan Decleir .
Autre court roman ou nouvelle de Stijn Streuvels qui concerne notre entité : « De terechtstelling van een onschuldige » (l’exécution d’un innocent) paru en 1940 mais dont une première version a déjà été mise sous presse en 1935. C’est donc à tort que l’on prétend que le sujet de roman aurait été inspiré par la démolition du moulin à vent de Torie Mulders à Tiegem durant le tournage du film « Le mauvais œil » d’Herman Teirlinck en 1936. L’histoire est en fait basée sur la démolition du moulin à vent de Russeignies dans le quartier de Labroye.
Auteur : |
Philippe Duponcheel |
Catégorie : |
Histoire |
Format : |
A4 (21 x 29,7 cm) |
Nombre de pages : |
256 |
Couverture : |
Souple |
Reliure : |
Dos carré collé, cousu au fil de lin |
Finition : |
Brillant |
ISBN : |
978-2-8083-1907-2 |