Stijn Streuvels (1871-1969) est issu d’une famille de boulanger installée à Avelgem en 1887. Trois de ses romans concernent directement les villages situés au pied du mont de l’Enclus…
Stijn Streuvels publie ses premiers récits en 1894. Avant la Première Guerre mondiale, le meilleur de son œuvre est composé de romans et de récits, qui peignent de manière réaliste la vie des paysans de la Flandre Occidentale, soumis aux exigences de la terre qu'ils travaillent, tout en y associant les thèmes métaphysiques du destin, du cycle cosmique de la nature, et de la dépendance de l'homme.
Les lieux de l’action de son roman « De blijde dag » (Le jour heureux), paru dans une première version en 1909, sont inspirés par le « Couvent » de Russeignies et la colline du mont de l’Enclus.
Après la Première Guerre mondiale, la seconde partie de son œuvre, traite des mutations sociales, économiques ou intellectuelles qui affectent la Flandre, ou de problèmes religieux.
Elle fournit encore plusieurs chefs-d'œuvre relevant de la première source de son inspiration dont « Le déclin du Waterhoek » (De teleurgang van den Waterhoek - 1927) dont l’histoire est basée sur un fait réel, la construction d'un pont sur l’Escaut, le « pont du Waterhoek », entre Avelgem et la limite Orroir-Ruien.
Autre court roman ou nouvelle de Stijn Streuvels qui concerne l’entité de Mont-de-l’Enclus : « De terechtstelling van een onschuldige » (l’exécution d’un innocent) paru en 1940 mais dont une première version a déjà été mise sous presse en 1935. C’est donc à tort que l’on prétend que le sujet de roman aurait été inspiré par la démolition du moulin à vent de Torie Mulders à Tiegem durant le tournage du film « Le mauvais œil » d’Herman Teirlinck en 1936. L’histoire est en fait basée sur la démolition du moulin à vent de Russeignies dans le quartier de Labroye.
En novembre 1991 paraît un article dans « De Leiegouw ». Dans cette revue d’histoire de Flandre occidentale, Pierre Mattelaer écrit un article sous-titré « Een verhaal over molens en molenaars, en over Streuvels en andere kunstenaars » c-à-d « Un récit sur des moulins et des meuniers, et sur Streuvels et d’autres artistes ». En voici un extrait qui concerne Russeignies :
« Le 10 avril 1940, juste avant la seconde Guerre Mondiale, paraissait une courte nouvelle de Stijn Streuvels aux Editions Ernest VAN AELST (Maastricht / Vroenhoven ) : « L’exécution d’un innocent ». Le petit livre édité en format de poche (12 x 16,5 cm ) compte seulement 42 pages ; six photos illustrent le texte (dont 4 d’un moulin de Tiegem).
L’histoire est simple : un vieux moulin près d’une ferme doit être abattu. Un groupe de démolisseurs arrive. Le travail est prêt en un seul jour et est achevé sous les yeux des habitants de la ferme. Streuvels met en lumière le côté dramatique de l’histoire pendant qu’il décrit le déshabillage du moulin : à tour de rôle, il dépeint les sentiments de tristesse et d’impuissance du couple de vieux meuniers et ceux d’orgueil fou du jeune. Le récit se termine sur le désespoir du vieux meunier qui constate trop tard qu’il a pris une mauvaise décision en échangeant le but de sa vie pour quelques sous… »
Pierre Mattelaer poursuit son étude en avril-juin 1992 dans la revue Molenecho’s – Vlaams tijdschrift voor molinologie (driemaandelijks orgaan van Molenzorg vzw tot behoud van onze molens).
Ces deux articles ont évidemment attirés l’attention du Cercle d’histoire locale de Mont-de-l’Enclus. C’est ainsi que, vers 1995, j’ai entrepris la traduction de cette nouvelle de Stijn Streuvels, « De terechtstelling van een onschuldige » (l’exécution d’un innocent), basée sur un événement auquel a assisté Stijn Streuvels, la démolition du moulin de Labroye à Russeignies, la famille de Stijn Streuvels s’étant établie à Avelgem en 1887.
Stijn Streuvels est considéré comme l'un des innovateurs les plus importants de la littérature flamande et néerlandaise. Dans une langue très créative et originale, qui rend aujourd'hui son œuvre difficile d'accès pour certains, Streuvels a écrit des romans naturalistes liés à l'œuvre d'Émile Zola et aux grands auteurs russes de son temps (notamment Tolstoï).
Il nous révèle ici un pan de l’histoire locale.
Auteur : |
Philippe Duponcheel |
Catégorie : |
Histoire |
Format : |
A4 (21 x 29,7 cm) |
Nombre de pages : |
72 |
Couverture : |
Souple |
Reliure : |
Dos carré collé, cousu au fil de lin |
Finition : |
Brillant |
ISBN : |
978-2-8083-1921-8 |