18 mars 2020. Midi. On sonne l’angélus du confinement. 18 jours, c’est le temps prévu pour venir à bout de l’épidémie orientale. C’est le temps du « tous aux abris ». La population, choquée, pense couvre-feu, pénurie, rationnement. Ceux qui ont connu la guerre se souviennent des privations, ils font des provisions, bêtement, entraînant leurs cadets dans un mouvement irraisonné. C’est vrai que la bête s’installe, elle est là pour durer. Pour lutter contre elles, nous sommes démunis. Il faudrait des masques, mais eux-aussi ont le covid. Ils sont confinés dans l’empire du milieu. Dans un souci d’économie, au détriment de la qualité et au mépris de sa responsabilité sociale envers ses travailleurs, notre continent a délocalisé vers le Céleste-Empire la production de nombreux biens de consommation.
Que faire lorsqu’on ne peut voir personne, même pas sa famille ? Et qu’on doit rester chez soi parce qu’on n’a pas de masques ? Que le baromètre des contaminations s’affole, ? Les gens tombent comme des mouches dans les hôpitaux débordés et dans les maisons de retraite où nos personnages âgées sont isolées, sans protection, à une période de leur vie où elles ont besoin d’être entourées. Dans un premier temps, je fais du rangement. Mais les tâches ménagères n’ont qu’un attrait éphémère. Une fois leur charme épuisé, je me tourne vers ma petite Toyota, entendez par là ma machine à coudre. C’est décidé je vais confectionner des masques que j’offrirai à ma famille et à mes proches. J’épuise bien vite mes réserves de tissu et d’élastique. Le gouvernement éphémère a décidé que les magasins de bricolage resteraient ouverts, ce qui permettra aux habitants de vaquer à différents travaux de réparation et de rénovation domestiques ; cependant, les magasins de tissu sont fermés. Je récupère alors vieilles chemises, vieux T-shirts, j’hérite d’un immense lot de tissu, j’importe de l’élastique de Chine, un comble, cela me permet de tailler 600 masques et des blouses pour le personnel infirmier. Ma maison est transformée en champ de bataille, le QG des opérations phagocytant tout un étage.
Enfin, les masques jetables arrivent sur le marché. Que vais-je faire de tout ce temps libre ? Ma fidèle Toyota n’en peut plus, elle s’auto-euthanasie. La bulle est élargie à trois, pour un couple on peut donc voir une personne. Qui choisir quand on a deux enfants ? Comme Salomon, Dieu m’a doté d’un cœur qui sait écouter. Je ne verrai donc aucun de mes enfants, mais bien une personne extérieure à la famille. Les promenades dans les bois rythment les semaines mais ne me comblent pas. J’ai beaucoup de temps pour penser. Je revois certains épisodes de ma vie, de celle de mon mari, ou de l’amie qui partage ma bulle et l’idée me vient de les coucher sur papier. L’écriture s’impose comme une évidence, telle une prophylaxie mentale, un besoin urgent de partager. Mes nouvelles prennent vie, quelques-unes sont basées sur des évènements réels qui nous ont marqués, mais la plupart sont le fruit de mon imagination. Un rêve, une visite au cimetière, un mot, le rayonnement de Leonardo da Vinci , des soucis informatiques, une histoire prend vie. Ces nouvelles, lecteur, je vous les livre en toute bonne foi et simplicité.
Auteur : |
anne amram |
Catégorie : |
Romans & Essais - Nouvelles |
Format : |
A5 (14,8 x 21 cm) |
Nombre de pages : |
161 |
Couverture : |
Souple |
Reliure : |
Dos carré collé |
Finition : |
Brillant |
ISBN : |
978-2-8083-2634-6 9782808326346 |