Le livre démarre par la construction de cet édifice et la plaçant dans son contexte historique. Contrairement à l’opinion largement répandue, l’église-salle (c’est-à-dire à une seule nef ) n’est pas une solution architecturale de fortune, provisoire ou simplement modeste, comparée à la basilique à trois nefs. Il s’agit évidemment d’un choix plus économique mais qui résulte dans bien des cas, à l’époque romane, d’un espace intérieur au moins aussi vaste que celui offert par un bâtiment plus important à trois nefs, où des piliers massifs occupent une aire appréciable au détriment de la surface utile et de la visibilité.
Dans l’édification de la nef de l’église, les ouvriers ont employé tous les matériaux disponibles à cette époque. Ces matériaux ne sont pas employés pêle-mêle mais disposés selon des bandes horizontales assez bien définies. Ces bandes horizontales datent d’années successives : chaque année, on disposait d’autres matériaux qu’on employait plus ou moins mélangés avec ceux que les habitants amenaient encore dans le cours de l’été, par leurs propres moyens.
Dès avant le 15ème siècle, sans que l’on puisse préciser depuis quand, derrière le chœur de l’église d’Amougies, était située une chapelle dédiée à sainte Marguerite. Le culte à cette sainte est assez développé dans le village et dans les alentours : en 1569, le Liber Memorialis de la paroisse signale un grand pèlerinage en son honneur.
Au 16ème siècle, les Montmorency érigèrent dans le chœur, à droite de l’autel, un mausolée à la mémoire d’Antoine de Montmorency, qui trépassa en 1529, et de dame Johanne de Beaufort, décédée en 1532. De ce mausolée, il reste le magnifique fronton avec les armoiries du couple et, hélas, l’ombre des gisants qui devaient probablement surmonter le monument.
Sous le maître-autel se cache le caveau des seigneurs locaux, les Princes de Montmorency ; il a été utilisé durant trois générations, de 1638 à 1704.
Un tableau représentant la Sainte Famille est conservé dans l’église ; il est attribué à l’école de Philippe de Champaigne (1602-1674). Patrimoine pictural unique dans l’entité, il mériterait mieux que l’indifférence dans laquelle on le laisse se détériorer inexorablement …
En parcourant le « Liber Memorialis » et des notes recueillies par un des anciens curés, l’abbé Pot, la vie de l’édifice a pu être retracée depuis 1530 jusqu’à nos jours, avec un arrêt plus particulier sur une tradition locale, la procession du 15 août, et sur le culte rendu à deux saints en particulier : saint Bavon et sainte Apolline.
La statue imposante du saint patron de la paroisse, saint Bavon, ornait autrefois le pied de la chaire de vérité qui fut démontée dans les années 60 suite à la réforme de Vatican II ; il est invoqué pour obtenir « une bonne mort ». En 1930, le Liber Memorialis affirme qu’un pèlerinage à Sainte Apolline était quotidiennement suivi par des fidèles venus de Wallonie (la paroisse était située en Flandre à l’époque) ; la vénération de ses reliques à Amougies datait de près de deux siècles.
D’autres reliques sont conservées dans la sacristie de l’église et font ici l’objet d’un inventaire.
D’autres questions sont également abordées comme l’histoire du clocher, la présence d’une horloge … Certaines questions restent sans réponse, sous la forme de points d’interrogation laissés à l’attention des futurs historiens locaux qui, sans nul doute, se pencheront sur ces problèmes au gré de leurs recherches et de leurs trouvailles.
Auteur : |
Philippe Duponcheel |
Catégorie : |
Histoire |
Format : |
A4 (21 x 29,7 cm) |
Nombre de pages : |
288 |
Couverture : |
Souple |
Reliure : |
Dos carré collé, cousu au fil de lin |
Finition : |
Brillant |
ISBN : |
978-2-8083-2787-9 9782808327879 |