Emma est l’héroïne principale de ce récit.
Cette dernière a manqué de chance toute sa vie. Sa mère mourut le jour de sa naissance.
Elle a grandi dans un milieu familial perturbant, imprégné de mysticisme et de sorcellerie.
Ses grands-parents habitent une petite fermette à côté du manoir où réside la petite Lola, l’amie d’Emma.
A l’âge de 6 ans, Emma, en visite chez ses grands-parents assiste à l’incendie du manoir. Emma est choquée. Les parents de sa meilleure amie sont en danger de mort.
Le père, présent sur le parvis du manoir, aux côtés d’Emma, de Lola et des grands-parents, pénètre de force dans la bâtisse pour tenter d’y sauver des vies. Il meurt sur le coup, sous le poids de poutrelles enflammées qui s’effondrent sur lui... Lola qui devait rester assignée à résidence sur le parvis selon les ordres du père, se précipite sur le perron sans que celui-ci ne se rende compte de sa présence. Ainsi meurent-ils en l’espace de quelques secondes… sous les yeux d’Emma… !
Celle-ci ne se remettra jamais de ce choc.
Confiée d’abord à l’assistance publique, on s’aperçoit très tôt des ravages psychologiques que ce drame a laissés en elle. Elle développe un état psychotique et dissociatif. Elle s’invente un monde chimérique peuplé de gens imaginaires et d’intrigues complexes.
Toute la première partie du récit emporte le spectateur au sein du manoir de sinistre mémoire. Il semble alors habité par un couple de jeunes personnes: Justine, une apprentie romancière, sensible et rêveuse et Franz, un architecte de renom, charmeur et parfois dominant...
A ce stade, on peut s’imaginer aisément que le manoir fut reconstruit et habité par de nouvelles personnes... Cependant, à ce stade déjà, un lien étrange apparaît...
Tout porte à croire que Justine et Emma se "connaissent" et entretiennent une relation amoureuse... Mais s’agit-il, pour l’heure, d’un fantasme susceptible d’épicer la relation charnelle qu’elle entretient avec Franz... ou d’une relation réelle? Le doute à ce sujet sera volontairement entretenu.
Une atmosphère fantastique et angoissante s’installe, d’emblée, dans le manoir... Une "présence", dont on peinera à connaître la nature, se fait sentir...
On s’aperçoit, au fur et à mesure, que cet état de fait est illusoire et que les protagonistes n’existent que dans le mental d’Emma… qui, en fait, est internée dans son énième hôpital psychiatrique. Cette compréhension des choses est amenée par une rupture dans le scénario...
J’ai voulu que le lecteur soit, à ce moment, tout à coup plongé dans un autre univers, réel celui-là,… celui de l’hôpital psychiatrique où Emma séjourne.
On y fait connaissance avec l’infirmière en chef et Juliette, une jeune et belle stagiaire. Le spectateur comprend alors en un instant que Justine et Franz n’ont jamais existé et qu’Emma dont on doutait de l’existence, elle… est bien réelle !
Juliette tombe sous le charme d’Emma. Elle la choisit comme cas d’étude pour son dossier de stage.
Emma est convaincue d’être l’héritière d’une ancienne lignée de prêtresses et elle est certaine de posséder des pouvoirs magiques qu’elle avoue, par ailleurs, ne pas toujours maîtriser.
Juliette apprend qu’Emma est en dépression car cette dernière porte le poids d’une culpabilité... Emma se serait en effet convaincue d’avoir causé la mort de son amie imaginaire, Justine, par le biais d’un envoûtement de mort... Emma s’en serait éprise… Justine l’aurait trahie en ne respectant pas une promesse… et Emma se serait vengée de la sorte dans un accès de colère...
L’infirmière chef, qui n’est pas dupe de ce qu’éprouve Juliette envers Emma, lui explique la complexité de la situation…
D’abord, les circonstances désastreuses de la naissance d’Emma, de l’incendie, de la mort de son amie et de son père mais aussi... l’univers sorcier dans lequel la pauvre enfant a grandi.
Mais les délires psychotiques d’Emma n’expliquent cependant pas les phénomènes paranormaux qui ont accompagné ses divers placements en institution : bruits, présences, déplacements d’objets, etc…
L’infirmière explique qu’il serait question, concernant le "cas" d’Emma, d’un "Syndrôme de Jocaste" non résolu,... de régressions permanentes au stade infantile... sur fond d’une exacerbation paradoxale des signaux d’appels sexuels caractéristiques, pourtant,... d’une sexualité d’adulte mûre, comprise et assumée...
L’infirmière explique à Juliette qu’endiguer sa sensualité débordante serait aussi destructeur que le fait de contrer son univers "magique", cet univers étant le paramètre essentiel permettant de comprendre sa construction, sa façon de rentrer en relation avec l’autre et... permettant également de la contrôler.
Juliette apprend, en outre, qu’Emma, déjà laminée par sa dépression, est atteinte d’une maladie incurable et galopante et que ses jours lui sont comptés.
Dans un élan d’amour, elle va pénétrer les fantasmes d’Emma et se faire passer pour Justine, de sorte que sa dulcinée, son amour impossible, puisse quitter ce monde dans les chimères, peut-être,... mais dans la paix du coeur...
On découvrira aussi un psychiatre pervers qui, non content d’utiliser Emma pour satisfaire ses penchants sexuels insanes, va se servir de l’imagination débordante de celle-ci pour élaborer son premier roman...
D’autres parallèles apparaîtront:
... le métier de Franz se trouvant être celui de feu, le père d’Emma,
... un livre énigmatique qui s’avèrera contenir les codes de compréhension de l’histoire d’Emma, imaginaire ou réelle,
... une "source" miraculeuse lourde de symbolisme,
... des "passés" qui s’entrecroisent et se recoupent,
... un rituel païen précis qui fera voyager le spectateur dans une hésitation constante: délire psychiatrique ou réalité mystique ?
... un testament qui disparaît comme par enchantement,
... des dédoublements de personnages aux prises avec des distorsions du temps,
... des flash-backs évocateurs,
... et... une robe d’enfant mystérieuse qui sera un des éléments récurrents du récit...
Au delà des aspects antagonistes qui émergent tout au long du récit, à savoir, psychologie péremptoire contre magie, une autre opposition est mise en évidence... :
D’une part, l’amour lesbien, pur et beau, de Juliette envers Emma qui se termine par un plaidoyer en faveur de la liberté de conscience individuelle et à l’encontre des dogmes et croyances qui charrient leurs morales collectives aliénantes et mortifères...
D’autre part, l’aspect malsain, hypocrite et manipulateur du psychiatre qui, derrière le vernis des vertus sociétales qu’il incarne, selon toute apparence, bénéficie de l’admiration générale.
Il sera puni par la "Déesse" et l’on comprendra, alors, que l’aspect fantastique est remis sur le tapis et qu’il pose un réel questionnement,... après que le spectateur se soit, pourtant, plus ou moins extirpé de telles considérations...
Lorsque Juliette se décide enfin à se rendre au cimetière, sur la tombe d’Emma, deux ans après sa mort. Elle veut dans cette dernière scène tourner la page enfin, en lui déclarant son amour avec virulence pour le faire enfin exister totalement, au-delà de la mort de l’espace et du temps…
Une dernière phrase sur fond noir ou voix-off, avant le générique final, apprend au spectateur qu’Emma était enceinte :
« … Sous la terre du doux sépulcre, un embryon de trois mois était là. Ses cendre s’étaient mêlées à celles de sa mère sans que jamais, personne, pas même Emma, ne le sût… »
Sans qu’on le dise clairement, on comprendra que le psychiatre l’a violée sans qu’elle s’en rende compte…
Auteur : |
Miguël Dubois |
Catégorie : |
Romans & Essais - Thriller |
Format : |
A5 (14,8 x 21 cm) |
Nombre de pages : |
228 |
Couverture : |
Souple |
Reliure : |
Dos carré collé |
Finition : |
Brillant |
ISBN : |
978-2-39017-395-3 |