Le Livre en papier • Sur ma route, je me souviens de Michel Jodogne

Le 18 juillet 1959, je naissais à Kaniama quelques mois avant l’indépendance du Congo. Près de cinquante ans plus tard, le 9 avril 2009 à Interlaken, je vous écrivais :
Il est des soirs où je me sens particulièrement fatigué mais où paradoxalement une force intérieure et intime m’encourage et me convainc de ne pas perdre les instants qui s’offrent à moi. Cette force, cet encouragement, cette envie est l’expression inconsciente d’un profond bonheur. Dormir et ignorer cette invitation c’est entreprendre la destruction de l’édifice et du parcours qui ont permis cet accomplissement. C’est saluer la négation de la vie, la négation du plaisir, c’est refuser d’être ce que et celui que l’on naît et que l’on est. Une heure du mat. Je suis assis dans un petit fauteuil Louis XVI. Une fenêtre grande ouverte sur un balconnet me permet d’admirer l’élégance du versant nord du Jungfrau qu’illumine la pleine lune. Le concerto pour violon de Max Bruch s’associe à l’éden et m’incite à écrire plus vite que les notes. Depuis huit jours, je n’ai plus vu les miens. Accompagné de deux collègues, je les ai quittés pour parcourir l’Italie dans tous les sens. Quel qu’en soit le revers ou le contour, la péninsule italienne me paraît toujours plus belle. Relater les souvenirs de mon enfance, de ma jeunesse, je l’ai promis. Il est temps que je m’y attelle. C’est avec retard et empressement que j’entame la narration de mon périple. Sur ma route, je me souviens. Souvenirs et partitions sont indissociables. En annexe à mon récit, je vous fais part de mes préférences et références musicales. Puissent-elles accompagner votre lecture.
Je n’ai aucune prétention. Je n’ai qu’une envie. Celle de vivre et de revivre. Celle de sauvegarder mes souvenirs, mes vécus, tous les bonheurs que la vie m’a donnés de connaître et de partager. Outre cette envie, j’éprouve aussi un besoin. Un besoin plus intime, plus personnel et plus profond. Celui de remercier. Celui d’apprécier et d’aimer tous ceux qui ont contribué aux joies et plaisirs de mon existence. Tous ceux qui m’ont aidé à suivre ma route. Vous êtes nombreux et c’est à vous que je m’adresse. Je souhaite que ce recueil s’apparente à un album que vous aurez du plaisir à ouvrir. Une compilation de notes et mélodies si souvent entonnées.